Le troisième cercle variations – Installation et performance


Question : « Et l’homme, lui, contrairement à la femme, peut-il danser en public ? »
Réponse 1 : « L’islam n’autorise pas la danse masculine. La seule danse licite dans l’islam et ce n’est pas vraiment une danse, est le Hajl (saut impressionnant utilisé pendant les combats). »
Réponse 2 : « La danse est liée au corps. L’utilisation du corps suscite le désir sexuel que l’Islam refuse. »
Réponse 3 : « La danse est licite en tant que principe mais devient illicite si elle est accompagnée ou associé à des interdits. Par conséquent la performance de l’homme devant un public masculin est licite à condition qu’elle ne soit associée à des interdits. »
Réponse 4 : « La danse des hommes qui est pareille à la danse sportive ou par exemple la danse populaire, le prophète l’a permise dans son hadith. »
Réponse 5 : « Un homme posé ne peut se permettre de danser surtout que cela s’oppose à la virilité et est considéré comme imitation de la féminité. »
Réponse 6 : « Le thème de l’excitation instinctive ne dépendra pas de tes intentions mais de celles de l’imagination des spectateurs. »
Réponse 7 : « Si ta danse a pour but de mettre en avant les charmes physiques, elle est donc interdite ».
Réponse 8 : « L’homme peut exercer une activité et gagner sa vie sans pour autant utiliser son corps. Et Dieu est le plus savant. »

Huit érudits musulmans, religieux et spécialistes du droit islamique, tous du Liban, ont visionné un extrait vidéo d’une variation chorégraphique d’une minute et demie dans l’objectif de répondre à la question suivante : comment interpréter cette variation chorégraphique – du point de vue du mouvement, de la gestuelle, de l’émotion, de l’expression, de la tenue vestimentaire et des déplacements – conformément à la Charia. Ils ont également répondu à des questions plus générales sur la position de l’islam par rapport à la danse et la musique.

Dans l’espace dédiée à la performance, une variation féminine et une variation masculine se créent à partir des propos et des modifications proposés par chacun des huit érudits musulmans. La performance Le troisième cercle, variations est un champ d’interprétations, de dissection, d’expérimentations, de combinaison et d’assemblage de mouvements en interaction avec le public.

Le troisième cercle

En parallèle à la performance, dans un espace différent à celle-ci, une installation sonore et visuelle permet aux spectateurs d’écouter l’intégralité des entretiens, de visionner la variation chorégraphique originale et de découvrir des termes, signes, symboles, données, expressions, interprétation, indications, ijtihâdates (effort de réflexion), significations et connotations lexicaux autour de la danse, du chant et de la musique.

Le troisième cercle

Distribution

Chorégraphie et mise en scène / Nancy Naous, assistée par : Nadim Bahsoun
Interprètes / Mohamed Fouad, Dalia Naous, Hanane El-Dirani et Nancy Naous
Recherche lexicale / Nancy Naous
Musique / Hadi Zeidan
Vidéos / Sarah Sraje
Lumière / Alexandre Vincent
Costumes / Jörg Todtenbier
Photos de la performance / Mohamed Ammar

Les huit interviews ont été réalisé par Rawan kashmar sous la direction de Nancy Naous.
Les textes utilisés dans la performance sont basés sur les histoires de Yasmine Dabbous, Hanane Hajj Ali et Sawssan Awwad.

Production / Cie 4120.CORPS
Coproduction / Culture Ressource (Al Mawred Al Thaqafy ) / Ministère de la culture, Liban / Heinrich Boell Stiftung, Middle East Office Beirut / MuCEM / avec l’aide à la création et le soutien du CND, Pantin.

(NDLR :Avant Le troisième cercle, variations, il y avait le troisième cercle tout court. Un projet sous forme de spectacle et installation interrogeant l’orientation que prendrait l’Art en général et la danse et la musique en particulier dans la perspective de la loi islamique. Ce projet a démarré en collaboration avec le compositeur Wael Koudaih dans le cadre du festival Bidoun Takleef (without formality) pour fêter les dix ans d’existence de Culture Ressource (Al Mawred Al Thaqafy) au Caire en 2014).